Edito Fevrier 2014 – Augmentation des tarifs

Des orientations et des annonces en trompe l’œil.

Les tarifs 2014 des autoroutes concédées sont maintenant en vigueur. Contrairement à l’auto satisfaction affichée par l’Etat, il n’y a pas de quoi pavoiser.
En apparence, les augmentations semblent contenues. La réalité est cependant assez différente.
Si, au 1 février 2013, les tarifs avaient en moyenne augmenté de 2.01%, c’était sur la base d’une inflation 2012 de 2%. Cette année, les tarifs ont augmenté de 1.14 %, mais sur la base d’une inflation 2013 de 0.9%.
Il faudrait beaucoup de cécité pour y voir le signe d’un renouveau dans les relations entre l’Etat et les concessionnaires, il faudrait beaucoup de servilité pour y trouver le moindre indice favorable aux usagers.

Pour ce qui concerne les tronçons franciliens des autoroutes A10 et A11 on peut constater une modération puisque les prix sont inchangés, à l’exception du tronçon Ablis-les Ulis qui passe de 3.3€ à 3.4€. En toute modestie, notre action n’y est pas pour rien.

Plus globalement, les relations entre l’Etat et les concessionnaires font l’objet de critiques de plus en plus nombreuses.
Si plusieurs parlementaires ont interpellé le ministre sur les hausses tarifaires actuelles, d’autres, de différentes tendances politiques, viennent de lancer un appel pour une renationalisation des sociétés d’autoroutes.

Pour sa part, le gouvernement se félicite d’avoir augmenté de 100 M€ la redevance foncière des concessionnaires mais il s’apprête, au mépris de la suppression – théorique – de l’ancien principe de l’adossement*, à allonger de plusieurs années les contrats de concession.

Pour les usagers c’est du perdant-perdant. En effet, l’augmentation de la redevance est une nouvelle fiscalisation du produit des péages et l’allongement des contrats est une rente prolongée au bénéfice exclusif des concessionnaires.
Nous considérons que les contrats de concession doivent être renégociés en profondeur afin de permettre de mobiliser les infrastructures autoroutières pour répondre aux besoins de transports d’aujourd’hui.
Le statut inadapté de certaines autoroutes doit être reconsidéré. Il en est ainsi des tronçons franciliens des autoroutes A10 et A11, seules autoroutes historiques en Ile de France à être payantes à 23 km de Paris, pénalisant particulièrement les salariés dans leurs trajets domicile-travail.

* Le principe dit « de l’adossement » – théoriquement interdit pas la législation européenne – consistait à financer de nouvelles infrastructures par une prolongation des contrats de concession existants. C’est grâce à ce principe que la durée de la plupart des concessions est passée de 30 à 60 ans, voir plus !

Cette entrée a été publiée dans Editos, avec comme mot(s)-clef(s) . Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>