Edito février 2023

De l’Elysée à Matignon en passant par les commis aux finances et aux transports, le gouvernement patauge de plus en plus dans la complaisance avec le cartel autoroutier

Stop au racket autoroutier

C’est donc bien par une nouvelle et exceptionnelle hausse des péages au 1 février que le gouvernement a décidé de soutenir les actionnaires des sociétés concessionnaires d’autoroutes.
Forte de ce soutien, Cofiroute en rajoute en se distinguant par son mépris pour les usagers.
Alors que les autres concessionnaires ont affiché les nouveaux tarifs dans les jours précédant l’échéance, Cofiroute les a publié 4 h avant leur entrée en vigueur. C’est la raison pour laquelle notre communiqué du 25 janvier* ne procédait pas à l’analyse concrète des hausses pour nos territoires.

L’enfumage voulant faire croire à une réduction des effets de ces hausses pour les trajets domicile travail et pour les tronçons de moins de 30 km se révèle pour ce qu’elle est, une nouvelle opération de propagande orchestrée par l’Etat et les concessionnaires.
Si notre pression a encore une fois permis d’épargner le péage de Dourdan, les deux autres péages franciliens de l’A10 et de l’A11 (Allainville et Ablis) qui couvrent des trajets d’une trentaine de kilomètres et qui sont essentiellement utilisés pour les trajets du quotidien, subissent pleinement les hausses, + 5.7% à Ablis.

Les formules d’abonnements proposées à partir de 20 trajets identiques par mois restent dérisoires au regard des coûts supportés par les usagers (entre 2000 € et 1200 € par an sur ces tronçons).
Ces formules d’abonnements seront d’ailleurs payées par les autres utilisateurs puisque les tarifs kilométriques de ces tronçons sont plus chers de 25 à 30% par rapport aux tronçons concurrencés par une route nationale non saturée.

En révélant les préconisations d’un rapport, tenu secret, réalisé par l’inspection générale des finances, le Canard Enchainé a dévoilé que la gabegie autoroutière devient de plus en plus injustifiable jusqu’au plus haut niveau de l’administration d’Etat.

Alors, pourquoi est-ce que ça continue ?
Parce que les dogmes et les intérêts des lobbys dominants restent les boussoles dans les cercles de la nomenklatura au pouvoir. D’ici la fin des concessions (prévue vers 2034-2036), c’est un bonus supplémentaire de plus de 55 milliards qu’encaisseront les sociétés concessionnaires au détriment des usagers des autoroutes françaises.
defiscalisation-autoroutesRappelons que, non satisfait des taux exorbitants de rentabilité qu’il accorde aux sociétés concessionnaires, l’Etat leur a attribué d’énormes exonérations fiscales ces dernières années de l’ordre de 25% au titre des baisses d’impôts sur les sociétés. Les pauvres !
Si le taux d’intérêt du livret A de Monsieur tout le monde est de 3%, les profits des sociétés concessionnaires sont en moyenne à 35%, mais le commis aux finances affirme « je ne sais pas ce que c’est un super profit ».

Le gouvernement et ses ministres sont au premier rang pour tenter de justifier l’inacceptable gabegie autoroutière, mais que fait la grande majorité de nos parlementaires ? Poser la question c’est y répondre.
Sans leur assentiment, cette situation ne pourrait durer.

Les dernières échéances électorales ont montré que les français commençaient à en tirer quelques leçons, les prochaines amplifieront peut-être ces évolutions salutaires.

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Une réponse à Edito février 2023

  1. Elodie Marchadier dit :

    Merci pour les actions que vous menez depuis des années et votre implication sans relâche !
    Nous sommes de plus en plus nombreux à effectuer des trajets domicile-travail du Sud Yvelines vers le Plateau de Saclay et cela va encore s’accroitre dans les années à venir avec l’expansion du Plateau et les prix croissants de l’immobilier tout autour.
    Au coût financier des trajets autoroutiers, vient s’ajouter le coût carbone de ces déplacements. Il me semble que le déploiement de nouvelles lignes de bus reliant directement les gares autoroutières au Plateau de Saclay permettrait d’améliorer le quotidien de nombreux usagers.
    Les lignes actuelles desservent la ZA de Courtaboeuf avant d’arriver en Gare du Guichet (91.02) ou relient directement Massy (91.03). En Gare du Guichet, les liaisons avec le Plateau sont très aléatoires depuis septembre et en Gare de Massy, les liaisons sont partagées avec les usagers du RER B. A qui faire remonter ces besoins ?

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