Edito Juin 2018

Un an plus tard…

Il y a un an les français bouleversaient la représentation politique nationale.
Exaspérés par plusieurs décennies de promesses non tenues, d’incurie, d’impuissance politique, de mensonges et de mépris à l’égard de leurs attentes, ils ont sanctionné ceux qui portaient la responsabilité de ce bilan. Partant du sujet qui nous préoccupe, cette sanction était pleinement justifiée.
Aujourd’hui, nous constatons que nous avons plutôt assisté à un jeu de chaises musicales. Les orientations suivies ces derniers mois ne sont que des reproductions plus ou moins fidèles des stigmates antérieures.
L’espoir de changement exprimé par les français a déjà fait long feu.

La preuve par sixMENSONGE-g-dubois

La loi pour la confiance dans la vie politique
Dans le domaine qui nous concerne, nous pouvons témoigner qu’il ne suffit pas d’une loi pour que cesse la confusion entre l’intérêt général et les intérêts mercantiles des grands groupes qui se partagent le juteux marché des concessions. La confiance ne se rétablira pas par des discours mais par des actes.

Les clauses de limitation de rentabilité des concessions
Pour stopper l’offensive parlementaire de l’hiver 2014-2015 qui contestait les rapports inacceptables entre l’Etat et les sociétés concessionnaires d’autoroutes ainsi que les rentabilités exorbitantes de ces dernières, deux clauses dites « de limitation de la rentabilité » avaient été conclues dans les tractations opaques entre l’Etat et les concessionnaires. Ces clauses sont restées lettre morte.

Les augmentations au 1 février 2018
Avec l’aval de l’Etat et malgré les résultats financiers exceptionnels des concessions depuis 2015, les tarifs des péages se sont envolés. Le 1 février 2018 nous avons assisté à une augmentation généralisée des péages (bien au-delà de l’inflation), et une augmentation de 6,25% du prix des trajets domicile travail sur le tronçon francilien de l’A10. Ce sont 600 000 € supplémentaires par an qui seront prélevés sur le budget des salariés franciliens se rendant à leur travail.

Les assises nationales de la mobilité
Lancées à l’automne dernier par des propos prometteurs en raison d’un retard colossal dans ce domaine, la montagne de promesses s’est transformée en glissement de terrain.
Par-delà les discours, l’avalanche de dispositions se résume à une démission accélérée de l’Etat, à une fuite en avant en faveur des intérêts mercantiles, à un transfert de charges sur les collectivités territoriales, à une gestion comptable du court terme sans vision d’avenir. Alors que les autoroutes jouent un rôle majeur dans les mobilités des français, elles ont été soigneusement tenues à l’écart du sujet.
Les quelques propos compatissants à l’égard des transports du quotidien en état de délabrement avancé ou à l’égard des territoires ruraux et périphériques délaissés depuis longtemps, ne font qu’enrober l’impuissance volontaire de l’Etat.

Le pôle Paris-Saclay
Le président de la république est venu faire l’éloge de cette ville nouvelle de
40 000 habitants en construction. Elle va avoir des effets rayonnants sur l’ensemble de la région, notamment vers le sud. Or, rien n’est prévu pour la desservir. La galère quotidienne des salariés pour se rendre à leur travail va continuer de s’aggraver. Les investissements devant assurer sa liaison vers Paris sont renvoyés à plus tard, ceux vers le sud n’ont jamais été envisagés. Les bouchons quotidiens, les émissions de CO2, les pollutions, l’insécurité routière ont de beaux jours devant eux.

Les réformes territoriales et la métropole du Grand Paris
Le périmètre du Grand Paris fait l’objet d’une vaste controverse semi publique. Compte tenu des retards pris dans les transports franciliens, les besoins sont considérables.
Abandonnés depuis plusieurs décennies par l’Etat, la région et les pouvoirs publics compétents, les territoires péri urbains franciliens semblent soudainement faire l’objet de beaucoup de sollicitude… dans les discours. Prise de conscience tardive ou propos de circonstances ?
En l’état actuel, nous ne percevons aucune volonté des uns et des autres, ni mesures concrètes laissant entrevoir des changements réels.

Nous le savons depuis longtemps, les usagers des autoroutes comme des transports publics ne doivent pas attendre les élections ou croire qu’il suffit de chasser ceux qui ont failli pour que les choses changent.
C’est par leur action déterminée et celle des populations riveraines de l’A10 qu’ils bousculeront l’incurie de l’Etat et des pouvoirs publics compétents et qu’ils ouvriront enfin la voie à l’intérêt général.

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