Edito février 2018

Assises nationales de la mobilité : une médiocre comédie en trois actes.

Comédie en 3 actes

Comédie en 3 actes

  • Acte un : Donner l’apparence d’une concertation ou chacun est censé donner son point de vue, mais ou ne sera retenu que ce qui sert l’objectif du réalisateur. Quelques réunions confidentielles judicieusement médiatisées ajouteront du réalisme au décor.
  • Acte deux : Produire des études et des rapports pour donner l’apparence du sérieux de l’expertise mais ou les conclusions sont écrites à l’avance. Le but est de tester l’opinion et créer les conditions de sa soumission.
  • Acte trois : Une loi qui sera le dénouement des actes un et deux et qui légalisera les mesures à venir en prenant soin d’écarter les aspects les plus rugueux mis volontairement dans les mesures préconisées par les rapports « d’experts ». Ouf, on aura ainsi évité le pire !

Cette mise en scène n’est pas nouvelle, elle est au contraire très tendance depuis quelques années.

Entre intention et réalité

A peine conclues, les assises nationales de la mobilité se révèlent donc avoir été une opération d’enfumage laissant croire, par quelques discours s’appuyant sur la réalité, que l’Etat et le gouvernement allaient enfin s’atteler aux problèmes de transports des français.

Dès l’extinction des caméras et des micros, les bonnes intentions ont été remisées dans les placards des accessoires.

Il ne suffira pas d’une loi pour la confiance dans la vie politique et publique pour reconquérir la confiance des citoyens. Ce sont des décisions concrètes qui rétabliront cette confiance et non des effets d’annonce sans lendemain qui vont continuer à creuser le fossé entre les français, d’une part, les responsables et institutions politiques, d’autre part.

Deux faits récents montrent que notre sévérité n’est pas déplacée.

  • Les scandaleuses hausses des péages au 1 février (qui s’ajoutent à une avalanche de hausses diverses participant à une érosion inédite du pouvoir d’achat) vont encore accentuer les problèmes de transports dans nos territoires : coûts des trajets domicile-travail, transferts de trafics vers le réseau secondaire, pollutions dans la traversée des villages, nouvelles charges pour les collectivités locales, dangerosité routière…
  • Interpellé il y a quelques jours par un sénateur de l’Essonne sur le dossier de gratuité, la réponse du gouvernement est la copie conforme et pitoyable de ce que nous avons trop entendu pendant des années.

Dans ces conditions il n’est pas difficile d’anticiper ce que sera la loi dite d’orientation sur les mobilités qui sera adoptée dans les semaines à venir. Dans un emballage le plus séduisant possible, cette loi sera un catalogue de dispositions qui s’avéreront toutes aussi inefficaces que ce qui s’est fait jusqu’à ce jour.

Elles réduiront l’offre de transports, notamment collectifs, elles rançonneront un peu plus les français par les taxes et les péages, tout cela évidemment au nom de l’environnement et d’une vision moderniste de la mobilité.

Disons-le clairement : cette modernité-là, on n’en veut pas.

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