Edito décembre 2016

Un moment fort pour la gratuité.

La presse s’est fait récemment l’écho des hausses tarifaires qui entreront en vigueur au 1 février 2017 sur l’ensemble du réseau autoroutier concédé. Ces hausses ne nous surprennent pas, elles découlent de la capitulation du Premier ministre en janvier 2015 dans le bras de fer engagé par les parlementaires à l’encontre des sociétés concessionnaires.

Hausse tarifaire, la partie visible

Hausse tarifaire, la partie visible de l'iceberg

Comme annoncé par le Président de la République l’été dernier à l’occasion d’une petite sauterie dans le sud de la France avec les dirigeants de Vinci-autoroutes, d’autres déroutes sont déjà en préparation. Ces hausses ne sont donc que la partie la plus visible, mais pas la plus importante, de l’iceberg de la complaisance récurrente de l’Etat à l’égard du cartel des concessionnaires.
Récemment nous avons engagé des discussions avec les organisations syndicales représentatives des salariés des sociétés d’autoroutes.

Le premier enseignement que nous pouvons déjà tirer de ces échanges c’est que les intérêts des usagers sont très convergents avec ceux des salariés. Nous sommes, les uns comme les autres, les otages de la voracité sans limite des actionnaires. Qu’il s’agisse des tarifs des péages ou qu’il s’agisse de l’évolution des emplois. Les uns subissent, les autres encaissent. Donnons quelques chiffres pour illustrer notre propos.

Cofiroute est la société qui dégage un ratio de profitabilité nettement supérieur à ses consœurs : 27,1% en 2015, alors que la moyenne nationale était de 24,5%. Cette performance est obtenue grâce à la complaisance de l’Etat dans la ratification des tarifs, mais aussi au prix d’une réduction drastique des emplois et du service rendu aux usagers. En dix ans, chez Cofiroute, les emplois sont passés de 2012 à 1482, soit -26% ! Pour récompenser le concessionnaire pour ses performances en matière d’emplois, l’Etat lui a accordé un dégrèvement fiscal de 2.4 M€ en 2014, puis de 2.03 M€ en 2015, au titre du …. Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi, le fameux C.I.C.E. !

Autres chiffres à méditer. En 2012, Cofiroute a dégagé un résultat net de 294 M€, et a versé 294 M€ de dividendes aux actionnaires, c’est-à-dire l’intégralité du résultat net. Comparativement, la même année, la masse salariale et avantages sociaux divers représentaient 104 M€, soit environ le tiers des dividendes !

Sénat

Sénat

C’est dans cette actualité que nous allons tenir un séminaire public au Sénat le 2 février prochain. Au-delà des nombreux élus invités, usagers et salariés des autoroutes y seront les bienvenus*. Les collectivités territoriales engagées pour la gratuité et les parlementaires qui prônent des réformes structurelles des concessions y interviendront pour demander que les infrastructures autoroutières soient enfin mises au service des territoires et de l’intérêt général.

A n’en pas douter, ce sera un moment très fort sur le long chemin pour la gratuité.

* Voir le programme et les modalités d’accès (prochainement publiés).

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