Edito septembre 2016

De l’Etat stratège à L’Etat fantôme

L’annonce de nouvelles hausses des péages autoroutiers est un scandale de plus dans l’action gouvernementale. Gardé secret, le principe de ces nouvelles hausses était déjà arrêté depuis plusieurs mois
Voleur de Cofiroute
En effet, le 28 juillet dernier le Chef de l’Etat a inauguré l’élargissement d’un tronçon autoroutier dans le Sud de la France en présence des dirigeants de la société concessionnaire, Vinci-autoroutes.

Cette opération, découle du plan de relance autoroutier qui a été négocié entre l’Etat et les concessionnaires, de gré à gré et en catimini, dans les bureaux capitonnés des ministères concernés.

Ce plan a surtout été une formidable aubaine pour les dirigeants et les actionnaires de la poignée de sociétés concessionnaires d’autoroutes qui rançonnnent les usagers des autoroutes françaises.

En une année, leurs résultats nets ont progressé de plus de 16% !

Ce plan, vanté de part et d’autre, a permis aux concessionnaires d’obtenir une prolongation de 2,4 à 4,2 années de la durée de leur concession. Les investissements annoncés seront de 3,2 Md€, mais la compensation sera de 4,8 Md€. + 50%, pas mal, non ?

Encouragés par une telle complaisance de l’Etat, on comprend que les concessionnaires en redemande.

Ainsi, le Président de Vinci-autoroutes a évoqué devant le Chef de l’Etat  « cent nouveaux projets qui appellent des investissements pour améliorer la circulation périurbaine« , citant des liaisons routières ou autoroutières notamment autour de Paris. « Les concessionnaires d’autoroutes sont prêts à travailler avec l’Etat pour faire construire ces projets« , a expliqué le dirigeant de Vinci.

Le Chef de l’Etat de répondre : « Vous me proposez une autre phase, d’autres projets qui pourraient être financés sans qu’il en coûte au contribuable et sans que ce soit pour les villes une charge supplémentaire« .

Quelle démagogie ! En vérité, le gouvernement attribue ainsi de nouvelles missions aux concessionnaires : collecter de nouveaux impôts pour compenser son impuissance. Les concessionnaires en profiteront pour prendre leur commisssion, entre 25% et 50% !

Après la capitulation sur la taxe carbone et la prolongation de la durée des concessions accordée l’an dernier, c’est aujourd’hui un train de hausses supplémentaires qui est prévu pour les années à venir. Mais, c’est aussi la perspective d’un transfert aux concessionnaires de voies nationales périurbaines comme la RN 104, la RN 118 ou la RN 154 qui deviendraient  payantes à terme.

Comme trop souvent, pour faire passer la pillule, c’est l’emploi qui sert de caution. Or, en 10 ans, les concessionniares ont supprimé près du tiers de leurs emplois. Recordman du genre, Cofiroute en a supprimé un quart en 5 ans.

Face à cela que faut-il faire ? Baisser les bras et attendre des jours meilleurs ?

Notre action montre que, par delà ce contexte général affligeant, la résistance est utile.

Dans moins d’un an, nous serons appelé à nous prononcer sur le bilan de la mandature et sur l’avenir de la France. Il faudra donc renvoyer à d’autres occupations ceux qui ont montré, pendant cinq ans, tant d’incurie dans la gestion de l’intérêt général pour mieux servir les intérêts des concessionnaires d’autoroutes.

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