Dernière minute – 21/05/2015

Communiqué du 21 mai 2015

Après les révélations de ces derniers mois concernant les sociétés d’autoroutes, les concessionnaires semblent avoir besoin de se construire une image de respectabilité sociale.
Ainsi, ils deviendraient « Créateur de valeur publique, sociale et sociétale » (Rapport d’activité 2013 de la SANEF). Pour Vinci, la mission serait de « Créer de la valeur collective » (Rapport d’activité 2014 de Vinci).
Nous le savons, la propagande est un numéro d’illusion conçu pour tromper celui à qui elle s’adresse.
Qu’on en juge !

Après la capitulation de l’Etat devant le cartel des concessionnaires, les résultats financiers 2014 de ces derniers sonnent comme un nouvel affront à l’intérêt général.

Pour la SANEF « créateur de valeur publique », c’est l’opacité la plus totale, les résultats financiers 2014 restent confidentiels, les rémunérations des dirigeants ne sont pas publiées (elles se seraient accrues de 30% en 2014) et les rapports financiers du groupe sont en anglais.
Pour sa part, le groupe APPR, a dégagé en 2014 un résultat net de 420 M€ et versé 459 M€ de dividendes à ses actionnaires.

Arrêtons-nous plus spécifiquement sur le groupe Vinci-Cofiroute, concessionnaire de l’A10 et de l’A11.
En 2014, les dividendes versés par Vinci-Cofiroute à ses actionnaires ont progressé de 25% en un an. Si les concessions représentent 15% du chiffre d’affaires du groupe, elles représentent 71.6% de son résultat net.
Chez Vinci-Cofiroute « créateur de valeur collective », les salaires des ouvriers et des employés ont progressé de 0.5% en 2014. Celui du président de Vinci autoroutes a augmenté de 35%, passant ainsi de 401 115 € à 539 862 €, auquel il convient d’ajouter 300 000 € de salaire variable et près de 600 000 € de gratifications financières diverses. Pour le PDG du groupe Vinci il faut encore plus que doubler ces sommes.

C’est au nom de la défense de l’emploi, que le gouvernement a annoncé un plan de relance autoroutier qui sera évidemment financé par les usagers, au détriment de l’emploi et au plus grand profit des dirigeants et des actionnaires. En effet, ce plan de relance permettra au cartel de bénéficier d’une nouvelle prolongation de leurs scandaleux contrats de concession (+ 4.2 ans pour Cofiroute), sans remettre en cause l’érosion permanente des emplois dans ces sociétés (- 8% chez Cofiroute en 2014, -18% en 5 ans).

Pour notre part, association d’usagers, nous considérons qu’il ne suffit pas de s’indigner contre ce mépris de l’intérêt général encouragé par la démission de l’Etat. Après les rapports de la Cour des comptes, de l’Autorité de la concurrence, de la Commission du développement durable de l’Assemblée Nationale, seule la mobilisation des usagers et de l’opinion publique peut maintenant changer le cours des choses en exigeant des réformes structurelles comme le rachat par l’Etat ou la nationalisation des sociétés d’autoroutes.

La gratuité des tronçons franciliens des autoroutes A10 et A11 dépend pour une large part de l’évolution du bras de fer actuel entre l’intérêt général et les intérêts des actionnaires. C’est pourquoi, nous avons invité les élus de nos territoires à apporter leur soutien aux propositions de réformes structurelles en débat.

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3 réponses à Dernière minute – 21/05/2015

  1. Caroline dit :

    Vous mentionnez les élus qui sont venus à vos récentes manifestations. Très bien.
    Mais où sont passés les parlementaires de l’Essonne et des Yvelines ?
    Ils semblent avoir brillé par leur absence, comme ils avaient brillé par leur silence dans les initiatives parlementaires de l’an dernier visant à réformer les relations Etat-concessionnaires d’autoroutes.
    Avec les élections de l’an prochain, peut être seront-ils visibles à vos prochaines manifestations ? Mais, en vérité, qu’auront-ils fait pour la gratuité durant leur mandat ?

  2. Abonnée au télépéage mécontente dit :

    Bonjour,
    Je vous adresse ce jour par courrier ma demande d’adhésion.
    Je suis abonnée depuis 14 années au télépéage pour me rendre au travail et depuis 25 ans employée par une société du groupe Vinci (dont le seul avantage est le dépôt de garantie gratuit).
    Suite récent litige avec Vinci Autoroutes et à un « raz-le-bol » de banquer pour ces actionnaires qui n’en n’ont rien à faire de leurs fidèles clients, j’ai pris cette décision.
    Pourquoi ne pas l’avoir fait avant ? J’avais quelques scrupules envers la maison-mère qui me donne du travail… Mais j’ai pris conscience que les choses ne changeront pas si on ne se bouge pas ! A bientôt.

    • A10 GRATUITE dit :

      Chère Madame et, maintenant, Chère adhérente,
      Merci pour votre engagement dans notre action.
      Vous ne l’avez pas fait avant par scrupules ? Combien sont-ils qui ne l’ont pas encore fait alors qu’ils sont rachetés quotidiennement ? Fatalistes, résignés, soumis qu’ils sont encore.
      C’est ce sentiment très répandu – qu’on y peut rien – qui permet au cartel des concessionnaires associé à l’Etat, de poursuivre et d’accentuer le pillage des usagers.
      A bientôt avec vous, mais aussi à bientôt avec ceux qui veulent que ça bouge.

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